SYNAPPO: Les travaux de la 10ème Journée scientifique couplés à la soirée gala des pharmaciens du Mali. Télécharger les présentations. PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Dr Soumaïla COUMARE   
Samedi, 11 Mars 2017 13:07

La 10ème Journée Scientifique du Syndicat Autonome des Pharmaciens d’Officine Privée (SYNAPPO) s’est tenue le jeudi 16 février 2017 au Maeva Palace de Bamako, situé à l’ACI 2000. Le thème central de cette Journée Scientifique était : Assurance Maladie Obligatoire (AMO) à l’officine : bilan et perspectives. La cérémonie d’ouverture fut présidée par Dr Sekou Oumar DEMBELE, Conseiller Technique chargé des affaires pharmaceutiques au Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique.

Les travaux se sont déroulés sous forme de conférences débats présidés par le Pr Boubacar CISSE ancien Recteur de l’Université de Bamako. Ces débats ont essentiellement porté sur la présentation du SYNAPPO faite par son Vice-président, Dr Moussa Alimamy COULIBALY...

En prélude à cette présentation, le Président du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens du Mali (CNOP Mali), Dr Abdou DOUMBIA et le Directeur de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM), M. Ankoundio Luc TOGO ont fait l’historique de la collaboration entre la CANAM et les pharmaciens du Mali. Le DG de la CANAM soulignera que plus de 85% des officines de pharmacie sont aujourd’hui conventionnées et le médicament représente près de 80% des remboursements.

Il salua l’accompagnement des pharmaciens d’officine aux premières heures de l’AMO quand beaucoup de bénéficiaires étaient dans l’hésitation voire dans la contestation. Il demande de tirer les leçons de ce partenariat qui est incontournables et, dont nous sommes condamnés à poursuivre. Il a mis l’accent sur la spécificité de l’AMO au Mali, qui a pour maître mot la solidarité, où vous cotisez selon vos moyens et vous êtes pris en charge selon vos besoins et, où même les ascendants sont pris en charge. Il a jugé le système bon, mais perfectible.

Le DG a également informé de la production en cours de cartes biométriques qui donnent la possibilité de vérifier chez le prestataire les droits de l’assuré et l’authenticité de la prescription. Il a aussi annoncé le passage, d’ici 2018, à la Couverture Maladie Universelle avec le tiers-payant généralisé, prenant en compte les exploitations familiales agricoles, le secteur informel et même les indigents. Présentement moins de 15% de la population est en relation de travail avec un employeur a-t-il précisé. La Couverture Maladie Universelle va certainement augmenter le taux d’utilisation des services de santé, fidéliser la clientèle et assurer le remboursement dans les délais.

La présentation du SYNAPPO, intitulée Assurance Maladie Obligatoire (AMO) à l’officine : bilan et perspectives a porté sur le contexte; la convention; les difficultés (le retard dans le règlement des factures par les OGD, le rejet de certaines fiches de soins etc.) et une conclusion.

Ensuite la Banque Mondiale fit une présentation sur Business Edge: La solution adaptée aux PMEs surtout avec la contrainte de l’AMO.

Ces présentations ont été complétées par les contributions des Président SYNAPPO de Ségou et de Mopti sur la situation de l’AMO qui prévaut dans ces 2 régions administratives du Mali.

Le Président SYNAPPO de Ségou dira que sa région compte 55 officines. Il déplore qu’au niveau de la Caisse Malienne de Sécurité Sociale (CMSS) les délais de remboursement atteignent les 3 mois, au lieu de 15 jours, et les Ordres de Virement dépassent 72 heures. Il assure que du côté de l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS) il n’y a pas de problème à Ségou. Il préconise une révision annuelle de la liste AMO des médicaments et la présence de pharmaciens au niveau des Organismes de Gestion Délégué (CMSS et INPS).

Le Président SYNAPPO de Mopti précisera que les 2 OGD sont en retard à Mopti et, les OV prennent plus de 72 heures de retard. Il a surtout dénoncé le conventionnement de 2 dépôts illégaux ainsi que la différence de traitement entre les officines de la région. Il propose une régionalisation des payements et une identification des assurés par les hôpitaux et les centres de santé.

Lors des débats, les contributions et les interrogations ont porté sur : (i) la vérification du droit des assurés et la valeur juridique du cachet sec de la CANAM; (ii) la prescription rationnelle et la prise en charge des maladies chroniques dans le cadre de l’AMO; (iii) la charge financière supportée par les officines de pharmacie et la possibilité de leur préfinancement; (iv) les stratégies de pérennisation du système; (v) les dysfonctionnements de l’application AMOeveywhere; (vi) les rejet de feuilles de soin, souvent à cause d’un seul médicament, le délai de retour de ces feuilles, ainsi que le manque de collaboration entre les 2 OGD; (vii) le remboursement des analyses biomédicaux dans les cabinets et cliniques en dehors de la liste restreinte; (viii) le compte rendu des réunions du comité paritaire et (ix) le recrutement de pharmaciens à la CANAM ainsi que le remboursement des médicaments importés directement par le pharmacien d’officine.

En réponse à ces différentes interrogations, le DG de la CANAM rappellera qu’il y a déjà eu une réunion de crise avec le ministre de tutelle concernant le retard. En ce qui concerne l’intéressement des structures conventionnées, il dira que la réflexion est en cours depuis 2012 et le débat n’est pas clos, le but étant de trouver un montant motivant mais supportable par la caisse. A propos de la vérification de l’ouverture des droits par le pharmacien, il rappelle qu’au terme des articles 24 et 25 de la convention, le pharmacien doit faire le contrôle. Concernant la liste des médicaments, la révision est en cours et pour la qualité des feuilles de soin le carbone sera renforcé et la couleur du 3ème volet doit changer. Pour l’amélioration de la qualité de la prescription, le syndicat de la santé a fait des sensibilisations auprès des prescripteurs. La nouvelle carte biométrique va résoudre les problèmes d’ouverture de droit et la dématérialisation prochaine des feuilles de soin, avec le logiciel, va faciliter le payement a-t-il précisé. Enfin il dira que le ticket modérateur est mis pour minimiser la surconsommation des médicaments qui est propre aux systèmes d’assurance et, que la CANAM prévoit le recrutement des pharmaciens.

Le DG ajoutera également que pour les affections de longue durée, la durée de traitement est de 3 mois mais, le dispositif n’est pas encore en place. Il reconnait des insuffisances au niveau du lien informatique de la CANAM que le nouveau système va résoudre et, pour le cachet sec il dira qu’il sert à authentifier les feuilles de la CANAM.

En guise de contribution, le Président du SYNAPPO, Dr DIA Cheick Oumar ajoutera que l’AMO dans nos différents pays est une recommandation de l’OIT. Pour résoudre les problèmes de retard de payement, il rappelle que le payement par chèque est possible. Aussi, il demande des échanges de feuilles de soin entre les 2 OGD car, les feuilles de soin ne vont pas disparaitre de si tôt et, circulent encore en France malgré l’informatisation.

Le représentant de la CMSS a surtout évoqué un problème de réseau informatique au niveau de Ségou. Néanmoins, il a donné l’assurance que des dispositions sont prises pour le remboursement des factures AMO dans les délais.

Le représentant de l’INPS a alors évoqué les dispositions prises au niveau de sa structure qui ont permis d’améliorer nettement le service et de respecter les délais de payement. Il s’agit entre autre de : l’élaboration d’un tableau de bord; de la mise en place d’un logiciel en région pour réduire le délai d’acheminement des feuilles de 3 mois à 1 jour; de la mise en place d’un contrôle interne pour le respect des délais; du payement de chaque structure par sa propre banque; du recrutement de personnel avec un projet jeune et, des agents de santé qui sont responsables des agents de saisi et la gestion du retour d’information par des prestataires privés.

Pour terminer, il dira qu’aujourd’hui les difficultés de sa structure sont des difficultés partagées mais non inhérentes à l’INPS seul. Il fait allusion à la gestion des droits, à la composition de ménage et au système bancaire.

Disons que les performances de l’INPS dans le respect des délais sont unanimement reconnues et bien appréciées des pharmaciens d’officine du Mali qui lui tirent le chapeau!

Ces différentes interventions ont été complétées par Dr Boubacar HAÏDARA du SYNAPPO qui ajoutera que le lien AmoAnywhere n’est pas fait pour rejeter les feuilles de soin. Il précisera également que le pharmacien ne peut pas vendre dans le cadre de l’AMO au delà du prix conventionné.

La CMSS attend l’ouverture des droits pour le payement et l’INPS a opté pour le contraire, ce qui en partie explique, à son avis, le grand retard constaté au niveau de la CMSS.

Au terme des débats, le président de séance, Pr Boubacar CISSE a tiré quelques conclusions.

Il note avec satisfaction que les difficultés de démarrage, surtout liées au caractère obligatoire, ont été surmontées. Le non respect du délai de règlement n’est pas du à un problème d’argent mais, plutôt à des dysfonctionnements. L’ordre des pharmaciens et l’ordre des médecins doivent s’impliquer pour rationaliser la prescription. Le pharmacien a l’obligation de verifier l’ordonnance et, avec le cachet sec il faut servir. Le comité paritaire doit être redynamisé et l’ordre des médecins doit être représenté dans ce comité. Pour la compensation, il rappelle que le pharmacien est un acteur de santé publique et le gardien de la bonne prescription.

En termes de perspectives il appelle à une décentralisation des services des services (cas de l’INPS) et à une diversification des banques.

La présentation de Nestlé sur ce qui compte le plus : bâtir une solide fondation pour la vie et la pause déjeuner mirent fin aux conférences débats.

Le samedi 18 mars 2017 toujours au Maeva palace a eu lieu la remise des prix de reconnaissance et des caducées. C’est ainsi que le caducée d’honneur est revenu à Dr SANOGO de la pharmacie Fata; le caducée de la reconnaissance à Dr CISSE Djita Dem de la pharmacie Bien-être; le caducée de la recherche au Pr Benoît Yaranga KOUMARE, Directeur Général du Laboratoire National de la Santé (LNS) et le caducée de l’officinal à Dr Moussa Gouro DIALL de la pharmacie Mieux-vivre.

Le grand Tombola, avec de nombreux lots de bazin, des billets d’avion et une croix de pharmacie offerte par l’Entreprise BECI SAKHO, mit fin à la soirée et aux travaux de la 10ème Journée Scientifique du SYNAPPO. Vivement la prochaine journée.

Télécharger les présentations:

Présentation du SYNAPPO

Présentation de la Banque Mondiale

Présentation de Nestlé

 

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