Discours du Segal lors de la présentation des vœux au ministre de la santé |
M. Le ministre de la santé, Mesdames, Messieurs les représentants des partenaires techniques et financiers, Mesdames, messieurs les membres du secrétariat général et du cabinet du ministère de la santé, Mesdames, messieurs les directeurs des services centraux, des services rattachés et des services et organismes personnalisés, Madame, messieurs les directeurs régionaux de la santé, Mesdames, messieurs les représentants des syndicats, Monsieur le Président de l’association des retraités de la santé, Monsieur le Président de la Fenascom, Mesdames et messieurs, (Minute de silence)
Aussi, je voudrais rendre grâce à Dieu pour nous avoir donné la possibilité de nous réunir en ce moment solennel de présentation des vœux au début du présent cycle de gestion. Monsieur le Ministre, Je vous souhaite mes vœux de santé, de bonheur, de prospérité pour vous-même, pour votre famille et pour tous ceux qui vous sont chers. Au nom du personnel, je prie le Tout Puissant Allah qu’il guide vos pas et vous donne la force nécessaire de conduire l’équipe qui vous accompagne aux fins de la création de valeur ajoutée dans le développement de l’offre de soins de santé au profit des citoyens, à notre profit. Au nom des ressources humaines opérationnelles, d’une part au secrétariat général et au cabinet, et d’autre part dans les services centraux, dans les services rattachés et dans les services et organismes personnalisés, je vous rassure que nous donnerons le meilleur de nous-mêmes à l’effet de résultats attendus de vous, aux meilleurs des intérêts des citoyens.
Je vous prie d’accepter les excuses du personnel pour les désagréments éventuels qu’il aurait pu connaître pendant le cycle de gestion qui vient de finir. Ce n’était pas fait par exprès. « Je ne passerai ici qu’une seule fois. Tout le bien que je puis faire, toute l’aide que je puis apporter à qui que ce soit, c’est maintenant, sans attente ni négligence, car je ne repasserai pas ici. » Ainsi, nous avons constamment eu le souci de relever le défi de faire « zéro défaut » pour que le citoyen qui s’adresse à nous, qui s’adresse à vous, soit satisfait, conformément au cadre institutionnel de nos activités. C’est pour cela que je suis reconnaissant et je voudrais rendre hommage aux ressources humaines qui animent et à celles qui développent les activités opérationnelles dans les unités de production du développement sanitaire, à tous les paliers de décision pour les efforts qu’ils fournissent au quotidien et toujours. Sans leurs concours de tous les jours et de tous les instants, je ne serai pas capable de vous rendre compte d’un résultat quelconque. Je voudrais les rassurer, et particulièrement ceux qui sont les plus éloignés, qu’ils sont importants pour nous, qu’ils ne sont pas oubliés et que, sous votre impulsion, nous recherchons constamment, autant que faire se peut, les voies et moyens de rompre ou minimiser leur éloignement. On peut noter à cet effet, le développement enregistré et celui envisagé de la télésanté et de l’informatique médicale, la mise en place de moyens logistiques, les visites de terrain par vous-même et par les cadres du ministère de la santé. Aussi, cette citation prononcée par feu le président Ahmed Sékou Touré le 25 août 1958 à Conakry me semble être fort à propos en ce qui nous concerne. Elle a été dite pour marquer l’histoire. La phrase est celle-ci : « Dans la vie des nations et des peuples, il y a des instants qui semblent déterminer une part décisive de leur destin ou qui, en tous cas, s’inscrivent au registre de l’histoire, en lettres capitales autour desquelles les légendes s’édifient, marquant, de manière particulière au graphique de la difficile évolution humaine, les points culminants, les sommets qui constituent autant de victoires de l’homme sur lui-même autant de conquêtes de la société sur le milieu naturel qui l’entoure. » Ainsi, sous votre leadership, au cours de l’année écoulée, ont été développées des activités qui me semblent être des points culminants pour notre système de soins comme l’atelier pour promouvoir la qualité du service à la clientèle dans les établissements de soins, publics et privés, et aussi la formation à la responsabilité des professionnels et à la responsabilité médicale. Je voudrais singulièrement insister sur cette dernière activité qui, me semble-t-il, devrait contribuer à résoudre défi de produire des services de soins avec « zéro défaut », de bonne qualité dans une approche centrée sur la malade et l’utilisateur des services, personnes qui sont souvent en détresse lorsqu’elles s’adressent aux professionnels de santé pour être consolés toujours, soulagés souvent ou guéris quelques fois. C’est pour cette raison, que dans le cursus de formation de l’Institut national de formation en sciences de la santé, le module sur la responsabilité médicale sera introduit et pratiqué dans la formation avant la fin de l’année académique en cours. Il fera désormais partie du programme d’enseignement des personnels de la catégorie des infirmiers, sages-femmes et assistants médicaux. Ainsi, à terme, lorsqu’une masse critique de personnels sera correctement formée à ce concept et à ses enjeux, le service à la clientèle en sera d’autant amélioré. Parmi d’autres résultats que les efforts des opérationnels nous ont permis d’atteindre, je voudrais citer, entre autres, la certification de l’éradication de la polio dans notre pays, la procédure pour la prise en charge de la chimiothérapie du cancer, la réussite de la planification et de l’organisation du forum ministériel mondial pour renforcer la recherche pour la santé, le développement et l’équité, la procédure de prise en charge des fistules vésico-vaginales, l’acquisition et la dispensation du médicament en tant qu’élément central d’un système de soins crédible. A ce titre, je voudrais souligner la situation inquiétante de la Pharmacie populaire du Mali dont la mission principale est l’approvisionnement, le stockage et la distribution des médicaments essentiels sur l’ensemble du territoire. Elle est endettée et les dettes ne sont pas payées. Ce qui, à terme pourrait compromettre notre schéma directeur d’approvisionnement en produits pharmaceutiques et, par ricochet, la qualité du service à la clientèle dans Monsieur le Ministre, Vous aviez pris l’engagement de renforcer les services de contrôle et particulièrement l’Inspection de la santé et les ordres professionnels. Au cours de l’année 2008, l’Inspection a bénéficié d’une attention particulière qui fait qu’aujourd’hui les Inspecteurs et l’Inspection sont à l’aise. En effet, un service de contrôle, digne de ce nom, ne devrait pas envier les autres au risque de faire passer le contrôle comme une sinécure. En plus, des suites ont été données à tous les rapports d’inspection qui vous sont parvenus avec des recommandations. Dans le même registre, une attention spéciale a été accordée aux ordres professionnels de la santé. La consolidation de cette attention au cours de l’année nouvelle leur permettra une mobilité appropriée, nécessaire et suffisante, pour leur donner la considération voulue et une image de marque de personnes morales apportant une plus value dans le fonctionnement des services et établissements sanitaires par leurs visites des lieux, leurs conseils, mais aussi, selon le cas, par l’action disciplinaire appropriée aux manquements constatés dans l’exercice de leurs fonctions par les praticiens, d’autant que cela fait partie de leurs prérogatives. Monsieur le Ministre, Vous avez compris que les ressources humaines sont la principale source de gain de productivité. Ainsi, vous n’avez pas hésité à donner les impulsions nécessaires pour endosser les frais d’inscription de 130 médecins à diverses spécialisations à la faculté de médecine, des médecins fonctionnaires, civils et militaires, mais aussi relevant du secteur privé. Il en est de même pour la contribution que vous avez donnée aux 06, puis 05 candidats à la graduation du Cames, en novembre 2008 à Brazzaville. A cela, on peut joindre les sessions de socialisation développées pour rendre les ressources humaines capables, efficaces et efficientes dans leurs fonctions, à tous les paliers de décisions. En plus de 32 internes recrutés en 2006-2007, 57 le seront en 2008-2009 à raison de 02 internes par services validant dans les établissements publics hospitaliers et assimilés. Je note aussi les multiples formations en cours d’emploi dont ont bénéficié les personnels notamment en termes d’enseignements post universitaires, de congrès, de conférences, de séminaires, etc. La fin de l’année est aussi le moment de porter un regard critique sur nos activités et leurs résultats. Ainsi, prenant en compte les écarts, nous projetons les actions de correction appropriées à l’effet de produire durablement cette valeur ajoutée attendue de nous dans le processus de développement sanitaire de notre pays, au meilleur des intérêts des citoyens. Aussi, je voudrais rappeler ici une phrase que mon maître d’anesthésie, Dr Patrick Defontaine, m’a enseignée, il y a 35 ans : « Ce n’est pas parce que le malade ne crie pas qu’il ne souffre pas. Il souffre autant avant, pendant qu’après l’anesthésie. » Elle pourrait être extrapolée à la situation que nous connaissons. Ce n’est pas parce que le malade ne crie pas qu’il ne souffre pas. Il souffre autant avant, pendant et après les comportements inappropriés que l’on peut observer dans les établissements de soins, publics et privés. C’est pourquoi, nous avons essayé de mobiliser les ressources humaines autour de certaines valeurs clés, parmi lesquelles celle de « agir envers les autres comme nous aimerions qu’ils agissent envers nous-mêmes. » Agir comme le ferait le « bon médecin », le « bon père de famille. » C’est à ce prix que chacun donnera le meilleur de lui-même parce que chacun souhaite le meilleur pour soi. Développer une telle approche est un défi à relever pour mériter des citoyens et même de nos partenaires, qui, dans la plupart des cas donnent le meilleur d’eux-mêmes parce qu’ils souhaitent le meilleur pour nous. Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs les Chefs de Service, Le changement attendu nécessitera de la formation de ces ressources humaines pour leur permettre d’agir utilement. Parce que le grand but de la formation c’est l’action et non le savoir. Ainsi, pour corriger, un tant soit peu, cette situation dont nous sommes tous, à un moment ou un autre, victimes potentiels, il a été initié des sessions de socialisation des nouveaux personnels recrutés à la fonction publique, des cadres au personnel de soutien avant qu’ils ne partent sur le terrain de la production. Enfin, comme l’année passée, je voudrais souligner, cette année aussi, le grave problème de la prolifération, dans tous les sens, des écoles privées de formation aux professions sanitaires, prolifération qui est source d’inquiétude parce que les missions d’inspection ont montré que ce secteur s’est « fortement mercantilisé » : de nombreuses écoles sont ouvertes pour gagner de l’argent mais pas pour former des ressources humaines de bonne qualité, susceptibles de contribuer à l’amélioration des indicateurs de santé tels que nous les connaissons et tels que nous le souhaitons. Elles n’en ont aucun moyen comme un environnement physique, matériel, des ressources humaines chargées de l’encadrement. Après la restitution de ces missions d’inspection, il sera nécessaire de déterminer des critères d’installation auxquels tous les établissements devraient se plier au risque de se voir retirer les autorisations dont les modalités de livraison devraient être redéfinies si nous voulons gagner, un tant soit peu, sur le défi de faire « zéro défaut » et atteindre les objectifs du millénaire. Monsieur le Ministre, Un atelier est en cours de planification et d’organisation pour réfléchir sur la pertinence et l’approche appropriée à promouvoir pour le développement des services de proximité à l’effet de la promotion des actions de santé au sein et au profit des populations dans un espace le plus proche possible de leur milieu naturel. Faut-il ou non des relais communautaires ? et quel type de relais communautaires ? A quelles conditions ? Monsieur le Ministre, Le changement est nécessaire, mais il ne va pas de soi. Il se construit. En effet, il ne s’agit pas de changer pour changer, mais de changer pour avancer, pour créer de la valeur ajoutée. C’est pour cette raison que je voudrais exhorter les cadres, à se former à la recherche pour la santé, le développement et l’équité, à pratiquer cette recherche et à en appliquer les résultats pour innover et à adopter les bonnes pratiques, les meilleures pratiques susceptibles de contribuer à la production de services de qualité à la clientèle, services centrés sur la satisfaction des utilisateurs. C’est à ce prix, et à ce prix seulement que nous pourrons relever le défi d’améliorer le niveau de qualité des soins proposés et, subséquemment, améliorer les indicateurs de santé.
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Mise à jour le Lundi, 12 Janvier 2009 12:19 |