Lutte contre le VIH SIDA, IBK exhorte les Maliens à se faire dépister Spécial
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A l’instar de la communauté internationale, le Mali a célébré hier dimanche 1er décembre, Journée internationale de lutte contre le Sida. Placée sous la présidence du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, la cérémonie de lancement qui a eu lieu au Centre international de Conférence de Bamako a été marquée par plusieurs discours dont celui du ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, M. Ousmane Koné
La communauté internationale célèbre pour la 26ème fois le 1er décembre, Journée internationale Lutte contre le VIH/Sida. Au Mali, tout le mois de décembre sera consacré à cette lutte. Le thème retenu cette année : « Zéro nouvelle infection, zéro discrimination, zéro décès lié au Sida », se veut une interpellation des pouvoirs publics, leaders d’opinion, services techniques de santé, associations de la société civile et médias publics et privés à conjuguer les efforts pour faire face à la plus dévastatrice des pandémies au monde.
En dépit des difficultés qu’il a vécues, pays veut se renforcer dans la lutte contre le Sida. Pour ce faire, le président de la République, président du Haut conseil national de lutte contre le VIH/Sida, Ibrahim Boubacar Keita a réaffirmé l’engagement de notre pays dans ce combat contre le Sida avant d’inviter les Maliens à se faire dépister.
Pour prouver que la déclaration de lutte contre le Sida n’est pas un vain mot, IBK a annoncé des mesures nouvelles dont la création future du Fonds national de lutte contre le Sida et la nécessité de mesure contre la discrimination en faveur des personnes vivant avec le VIH.
Si IBK s’est félicité des avancées dans la lutte contre le Sida au Mali, il n’a pas manqué d’attirer l’attention des Maliens sur les risques d’une inflation de cette pandémie liée à l’activité aurifère à travers des sites d’orpaillages traditionnels.
« Le gouvernement a beau acheter des médicaments, mettre à disposition des centres de santé équipés à, mais il appartient aux uns et aux autres d’aller faire leur dépistage », a-t-il lancé.
IBK veut dire que le combat contre le Sida est une lutte individuelle quotidienne avant d’être collective. En d’autres termes, pour le chef de l’Etat, connaitre son statut sérologique permettra de se protéger mais aussi et surtout de protéger les autres.
IBK n’a manqué de dénoncer les pratiques de stigmatisation et de discrimination à l’endroit des personnes vivant avec le Sida. A l’en croire ces pratiques constituent quelques-unes des violations les plus flagrantes des droits humains. « Nous ferons tout pour que les droits humains soient respectés parce que nous voulons être au rendez-vous des peuples qui comptent », a-t-il assuré.
Les bons points du ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique
Selon le ministre de la Santé et de l’Hygiène, M. Ousmane Koné, la Journée internationale de lutte contre le Sida donne l’occasion de mesurer les progrès réalisés dans la lutte contre le VIH et le Sida, mais aussi de signaler les défis qui demeurent.
Pour lui, l’objectif « zéro », ne serait possible sans l’accès universel à la prévention, aux traitements, aux soins et au soutien.
Depuis quelques années, le Mali s’est lancé dans la dynamique de « l’accès universel ».
« Dans ce cadre, des actes ont été posés sur l’ensemble du territoire national pour l’accélération de la prévention et de la décentralisation des soins et du traitement », a-t-il déclaré.
Pour le ministre Koné, « ces actes ont donné des résultats perceptibles et appréciables en termes de disponibilité des services de prévention et de traitement sur l’ensemble du territoire national. Ceci, grâce à l’engagement du gouvernement et les différents acteurs de la lutte parmi lesquels les partenaires techniques et financiers ne sont pas les moindre ».
En plus des médicaments, a-t-il poursuivi, les bilans d’inclusion et de suivi des patients sous ARV, les services de dépistage volontaire sont également gratuits depuis 2004.
« Ces gratuités ont favorisé l’accès d’un plus grand nombre de Maliens aux services de prévention, de traitement et de soutien », s’est réjoui le chef du département de la Santé.
Dans le domaine de la prise en charge, 28 080 personnes reçoivent régulièrement les ARV.
Sur 87 sites de prise en charge globale, 83 sont fonctionnels parmi lesquels 70 offrent la prise en charge pédiatrique.
« Dans le domaine du suivi biologique des personnes vivant avec le VIH, d’importants efforts ont été faits par le gouvernement pour assurer un suivi biologique (Comptage des CD4 et la mesure de la charge virale). Le département entend se doter de ressources humaines qualifiées dans ce domaine précis.
Cependant, ce problème trouvera sa solution dans l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique de maintenance au sein du département » précise-t-il.
Selon le n°1 du secteur de la Santé au Mali, la sécurité transfusionnelle a été renforcée par la création de 8 antennes du Centre national de transfusion sanguine ont été créées dans les capitales régionales. Ainsi, les poches de sang fournies sont désormais sécurisées par rapport au VIH, à la Syphilis, à l’Hépatite B et à l’Hépatite C.
D’autres actions ont porté sur la distribution gratuite des préservatifs et des supports de prévention.
« Ces indicateurs illustrent à suffisance les efforts fournis par le Mali pour faciliter l’accès des populations aux services de prévention et de prise en charge », a-t-il expliqué avant de reconnaitre des efforts restent à faire pour maintenir le taux de séroprévalence à la baisse.
Pour l’atteinte de ces objectifs, le ministre Koné connait les défis à relever. Il s’agit (1) de la pérennisation des acquis à travers la mobilisation des ressources internes et externes, (2) le renforcement du système de santé, (3) la maîtrise de l’épidémie dans les groupes vulnérables et marginalisés,
(4) le contrôle de la maladie autour des sites miniers,
(5) l’intensification de la prévention avec la présence de nombreux militaires dans le cadre de la Minusma.
Dans son discours, le secrétaire exécutif du Haut conseil de lutte contre le Sida, Malick Sène a lancé un message d’espoir sans manquer de tirer la sonnette d’alarme sur des risques de propagation de la pandémie au Mali.
En termes d’acquis, Malick Sène s’est d’abord réjoui du fait que le taux de séroprévalence dans notre pays soit passé de 1,7% en 2001 à 1,3% en 2006, 1,1% en 2012. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Si rien n’est fait, dit-il, ces acquis risquent de s’évaporer quand on sait que des menaces de propagation du VIH sont réelles avec la multiplication des sites d’orpaillages. Dans les régions du nord, anciennement occupées par les groupes armés, des structures de santé et les locaux des associations de sensibilisation et de lutte contre le VIH/Sida ont été pillées et saccagés.
Il appartient au Haut conseil national de lutte contre le Sida, les services techniques du ministère de la Santé et les associations d’aide aux personnes vivant avec le Sida de conjuguer les efforts pour réhabiliter les structures et services de santé comme c’est le cas sur l’ensemble du territoire pour la prise en charge correcte des 100 000 personnes vivant avec le VIH. L’objectif de zéro d’un Mali sans Sida passe par là. Pour y parvenir, un travail d’information et de sensibilisation doit être mené au quotidien.
Selon Malick Sène, ce ne sera pas la volonté qui empêchera d’atteindre cet objectif.
Pour leur part, Mme Thérèse Poirier, représentante résidente de l’Onusida au Mali et le coordo nnateur du réseau malien des associations des personnes vivant avec le Sida, Modibo Kané, ont tous sollicité une synergie d’actions pour l’atteinte des objectifs d’ici 2015. Il s’agit d’ici à deux ans de faire de « zéro nouvelle infection au VIH, zéro décès lié au Sida et zéro discrimination » une réalité.
Pour parvenir à ces objectifs, l’Etat doit non seulement procéder à la création du Fonds national de lutte contre le sida mais aussi et surtout réhabiliter les centres de soins et améliorer la prise en charge et le suivi biologique des malades du Sida…
Markatié Daou
Chargé de Communication du MSHP