Discours d'ouverture du secrétaire Général du Ministère de la santé à l'atelier PRSAO
- Publié dans Discours
- Lu 15397 fois
- Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
- Imprimer
Monsieur le représentant de la Commission de la CEDEAO
Monsieur le représentant de la Commission de l’UEMOA
Monsieur le Représentant du Programme régional santé en Afrique de l’ouest
Monsieur le représentant du directeur de l’USAID
Mesdames et Messieurs les représentants de la Cellule nationale Cedeao
Chers participants,
Je souhaite la bienvenue aux représentants des pays frères qui ont bien voulu participer à cet atelier régional planifié et organisé pour être tenu à Bamako.
Aussi, j’aimerai retenir qu’il est centré sur le défi de promouvoir un système d’information performant et valide pour inciter un financement durable des soins de santé au profit de l’homme et de tout homme.
Le défi d’investir dans les soins de santé suppose que les objectifs sont pertinents, réalisables, connus et acceptés par tous les acteurs et partenaires qui, en conséquence, sont appelés à fournir des efforts subséquents pour le même effet.
Parce que, comme le disait Mager : « si vous n’êtes pas sûr de l’endroit où vous voulez aller, vous risquez de vous retrouver ailleurs, et de ne même pas le savoir. »
Il en ressort la nécessité de se doter d’instruments et outils d’aide à la décision pour la planification, l’organisation, le suivi, la mesure et le contrôle de résultats.
Parmi ces instruments, on peut citer le cadre de dépenses à moyen terme (Cdmt), le système de suivi des dépenses de santé, le panier de financement, la revue des dépense publiques, le système intégré de gestion des finances publiques, et enfin les comptes nationaux de la santé (Cns). C’est ce dernier instrument qui nous intéresse aujourd’hui.
Mesdames et messieurs les participants
Le présent atelier sous régional se situe donc dans le contexte de reformes entreprises dans nos pays ; il ambitionne de renforcer nos systèmes et politiques de santé aux fins des objectifs de développement du millénaire.
De façon spécifique je souhaite qu’il soit un espace d’échanges entre les acteurs des services en charge du secteur de la santé sur les expériences respectives de nos pays, afin de parvenir au développement d’un cadre harmonisé dans le processus de l’élaboration des comptes nationaux de la santé.
En effet, les comptes nationaux de la santé constituent un cadre conceptuel de travail permettant de mesurer les dépenses nationales totales de santé ; à ce titre, ils intègrent les dépenses effectuées par le secteur public, le secteur privé, les ménages et les partenaires techniques et financiers.
Avoir des comptes nationaux de la santé devient donc une valoir partagée, une valeur clé pour orienter les dépenses de santé.
Ainsi, depuis 2003, l’approche adoptée utilise des tableaux standard pour organiser, classer et présenter de façon compréhensible et abordable, les informations sur les dépenses de santé.
Aussi, je voudrais noter que les comptes nationaux identifient 4 principales catégories d’entités dans le secteur de la santé.
Dans cet esprit, aux fins d’un système de soit pertinent, performant et durable, il s’agit de répondre aux questions suivantes :
- D’où provient l’argent ?
- Qui gère l’argent ?
- A qui va l’argent ?
- Quel type de services, de produits ou d’activités a été réellement produit ?
La collecte et la disponibilité d’informations auprès de différentes sources de production permet de répondre à ces questions ; par après, on peut alors faire des croisements et l’analyse des résultats des flux financiers entre sources et agents de financement ; entre agents de financement et prestataires ; entre agents de financement et fonctions et entre prestataires et fonctions.
Il peut donc être possible de déterminer la valeur ajoutée que ces flux ont permis de créer dans les processus et procédures d’offres de soins de santé.
Naturellement, d’autres analyses peuvent être réalisées dans le cadre des CNS et porter sur les groupes bénéficiaires en fonction de critères spécifiques comme le statut socio-économique, la résidence, l’âge ou le sexe, l’équité dans la répartition ou la dispensation des soins.
Par ailleurs, pour des raisons de choix politique, l’analyse pourra porter sur des maladies ou domaines spécifiques comme le paludisme, le sida, la santé de la reproduction entre autres ou l’utilisation des intrants du système de santé comme les ressources humaines, les médicaments et autres produits pharmaceutiques ou l’équipement.
Mesdames et messieurs les participants,
Utilisés régulièrement, les comptes nationaux de la santé permettent de suivre l’évolution des dépenses en santé, ce qui est essentiel pour contrôler et évaluer les soins de santé. Cette approche peut aussi servir à établir des projections financières concernant les besoins du système de santé d’un pays.
Enfin, ces comptes permettent de comparer les dépenses en santé de plusieurs pays, ce qui est particulièrement utile pour déterminer les performances du système de santé dans nos Etats.
C’est pourquoi j’espère que le présent atelier sera une opportunité de documenter l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique régionale de santé dans les pays de la CEDEAO et la Mauritanie d’une part et d’autre part le développement d’un cadre approprié permettant la comparaison de la performance de nos systèmes nationaux de santé.
Mesdames et messieurs les participants,
J’espère aussi qu’il sera un espace d’écoute mutuelle et permettra, à terme, aux cadres nationaux et experts participants, d’analyser et de promouvoir des alternatives de solutions au défi de promouvoir des soins de santé qualifiés dans la déclaration d’Alma Ata de « essentiels, fondés sur des méthodes et des techniques pratiques, scientifiquement valables et socialement acceptables, rendus universellement accessibles à tous les individus et à toutes les familles de la communauté avec leur pleine participation et à un coût que la communauté et le pays puissent assumer à tous les stades de leur développement dans un esprit d'auto-responsabilité et d’autodétermination. »
Les stratégies et recommandations aux fins des bonnes pratiques opérationnelles faites par vous, aideront davantage les pays si un cadre commun est adopté pour une connaissance améliorée et systématisée des dépenses de santé, à tous les paliers de décision de l’espace régional ouest africain, et renforcer les politiques de financement sur la base d’expériences diverses.
Au nom du renouveau de l’action publique, je voudrais donc vous engager à faire le parti pris de l’action. Parce que c’est l’action qui crée de la valeur ajoutée.
Toutefois, il y a lieu de noter que l’action doit être développée avec la rigueur et la souplesse voulue aux fins de garantir la validité de l’information. La crédibilité de nos informations en dépend.
J’aimerai aussi attirer votre attention sur la simplification nécessaire du modèle que allez élaborer et sur lequel vous vous serez entendu ; cette simplicité est probablement un prix à payer pour le succès attendu, c’est-à-dire l’utilisation du modèle et la disponibilité d’informations, en temps voulu, aux fins des décisions de gestion.
La collaboration soutenue des partenaires techniques et financiers de la Cedeao, de l’Union européenne, de l’Oms et l’engagement des nos institutions nationales dans les échanges et partages d’expériences à valeur ajoutée à l’échelon régional constituent un moyen approprié pour atteindre nos objectifs.
Dans cet esprit, je remercie particulièrement le PRSAO, qui a planifié et impulsé la tenue de la présente session régionale ainsi que tous les autres PTF qui apportent un appui quelconque au processus.
Je me réjouis de la participation des représentants de la Commission de la Cedeao, d’Afristat, de l’Uemoa et de l’Usaid.
D’autre part, j’apprécie à sa juste valeur l’assistance technique donnée par l’Oms, équipe inter pays et l’Organisation ouest africaine de la santé qui ont fourni un effort approprié pour la planification, l’organisation et l’animation des activités subséquentes.
Enfin, dans le cadre de la circulation de l’information, j’aimerai vous annoncer que le site Internet du ministère de la santé du Mali est opérationnel depuis le 05 mai 2008. Je vous invite à le visiter : www.sante.gov.ml
Sur ce, je déclare ouvert l’atelier technique régional sur le développement d’un cadre harmonisé d’élaboration des comptes nationaux de la santé dans l’espace Cedeao et la Mauritanie.
Je vous remercie.
voir la vidéo