Vaccination : LE PARI DE LA PREVENTION
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Le programme élargi de vaccination (PEV) administre de manière routinière 7 antigènes pour immuniser les enfants contre une dizaine de maladies de l’enfance
La vaccination est une intervention de santé publique au coût/efficacité incomparable. Elle a fait ses preuves dans la prévention et la lutte contre certaines maladies. L’éradication de la variole dans le monde, du fait de la vaccination, est un exemple parlant.
Dans notre pays, les pouvoirs publics sont convaincus de la nécessité d’immuniser les enfants contre des maladies redoutables. Ils ont initié des activités de vaccination des tout petits, notamment le Programme élargi de vaccination (PEV) de routine et les campagnes nationales de vaccination. Les spécialistes expliquent que la vaccination est une stratégie efficace. Elle permet d’éradiquer une maladie comme dans le cas de la variole, d’éliminer, c’est-à-dire de rendre la maladie à des proportions de santé publique moins inquiétantes ou enfin de contrôler.
Le Dr Albouhary Touré, chef de la section immunisation, à la direction nationale de la santé explique que le pays accomplit de gros efforts pour immuniser les enfants, notamment ceux de la tranche d’âge de 0-5 ans. A ce propos, il rappelle que le PEV de routine existe et que des campagnes sont aussi menées pour protéger les enfants contre certaines maladies meurtrières.
Pour ce qui concerne le PEV de routine, notre interlocuteur précise que 7 vaccins sont utilisés pour protéger les enfants contre 10 maladies. Le toubib cite les différents vaccins, notamment le BCG contre la tuberculose, le vaccin polio oral contre la poliomyélite, le vaccin antitétanique (VAT) et le vaccin contre la rougeole, le pentavalent, le vaccin antiamaril contre la fièvre jaune. Il y a aussi le PCV13 contre les infections à pneumocoque. D’ailleurs, ce vaccin a été introduit dans le PEV en mars 2011. Ces différents antigènes servent à protéger contre 10 maladies. Il s’agit entre autres de la tuberculose, de la poliomyélite, de la diphtérie, de la coqueluche, du tétanos, de l’hépatite B, de l’hæmophilus influenzae, de la rougeole, de la fièvre jaune et des infections à pneumocoque. Il faut aussi préciser qu’au delà de ces vaccins, le pays administre aussi, dans les campagnes de masse, le Menafrivac, un antigène qui immunise pendant dix ans contre la méningite de souche A. Depuis la vaccination contre la méningite à méningocoque
En outre, le chef de la section immunisation souligne aussi que notre pays est en train d’élaborer un solide dossier pour l’introduction du vaccin contre le rotavirus, un microbe que l’on retrouve le plus souvent à l’origine des diarrhées chez les tout petits. Il rappelle toute l’importance de cet antigène qui permettra aussi de sauver des vies parce qu’on retrouve très souvent les diarrhées comme facteurs de décès chez les jeunes enfants. A ceux qui ne perçoivent pas l’impact de la vaccination des enfants, en terme de santé publique, le Dr Albouhary Touré répond par des exemples. Pour lui, la vaccination, à elle seule, contribue à plus de 40% à l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) 4 qui vise la réduction de 2/ 3 de la mortalité infantile, 6 qui ambitionne la réduction de la charge de la mortalité maternelle et enfin de l’OMD 1. A ce niveau, c’est la réduction de la pauvreté simplement qui est recherché.
Les pouvoirs sont les premiers convaincus de l’importance de la vaccination. Fort de cette réalité, explique le Dr Albouhary Touré, l’Etat est le seul à mettre la main à la poche pour acheter les vaccins traditionnels, selon l’expression consacrée. Il s’agit du BCG, du vaccin antipoliomyélitique, du vaccin contre la rougeole et du VAT. Pour les trois autres vaccins du PEV de routine (PCV 13, le pentavalent et le vaccin antamiral), il cofinance à hauteur de 0,2 dollar par dose. Le chef de la section immunisation apprécie bien les efforts de l’Etat, mais il souhaite voir l’Etat mettre en place, petit à petit, un mécanisme de financement durable de ces vaccins payés avec le soutien des partenaires.
La section immunisation qui pilote, de mains de maître, les activités de vaccination, notamment les journées nationales de vaccination est pourtant confrontée à des difficultés criardes de moyens logistiques pour bien accomplir ses activités de supervision et la mise en place des vaccins dans les différentes régions. Sur la question, les autorités nationales, à travers le département de la Santé, sont interpellées. Il est inadmissible de voir par exemple, le transport des vaccins se déroule dans certaines difficultés. Cet état de fait interpelle la conscience collective puisqu’il s’agit de la protection de nos enfants donc de l’avenir du pays.
Aujourd’hui, la section immunisation a besoin de moyens logistiques pour bien assurer la supervision des vaccinations. Celles-ci sont menées en stratégies fixe, avancée et mobile pour qu’aucun enfant ne puisse échapper à la vaccination. Une autre épine à enlever du pied de la section immunisation reste le renouvellement du parc chaîne de froid, c’est-à-dire les équipements permettant de garder les vaccins. A cet effet, le Dr Touré note la nécessité de réussir une transition des frigos à pétrole vers des frigos solaires.
Il faut espérer que l’Etat comprenne l’urgence de réunir les conditions pour améliorer la couverture vaccinale dans notre pays, surtout dans un contexte de crise.
Source: L'ESSOR