Lutte contre le sida : LE DEVOIR D’ELIMINER LA TRANSMISSION MERE-ENFANT
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Les activités de la prévention de cette forme de transmission ont commencé au centre hospitalo-universitaire Gabriel Touré avec l’initiative malienne d’accès aux antirétroviraux en 2001
L’épouse du président de la République par intérim, Mme Traoré Mintou Doucouré est la marraine de la première semaine thématique (semaine de zéro nouvelle infection) du mois de décembre consacré à la lutte contre le sida dans notre pays. Elle a présidé, hier au centre de santé communautaire (Cscom) de Kalabancoro, la journée de plaidoyer en faveur de l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, organisée par la Cellule sectorielle de lutte contre le sida (CSLS) du ministère de la Santé.
La cérémonie a enregistré la participation de certains membres du gouvernement dont le ministre de l’Action humanitaire, de la Solidarité et des Personnes âgées, Mamadou Sidibé, assurant l’intérim de son collègue de la Santé, des représentants du corps diplomatique, des épouses des ministres. On y notait aussi la présence du secrétaire exécutif du Haut conseil national de lutte contre le sida (HCNLS), Malick Sène, le secrétaire général du ministère de la Santé, le Pr Ousmane Doumbia, le coordinateur de la CSLS du département de la Santé, Dr Aliou Sylla, le maire de la commune de Kalabancoro Issa Ballo et les notabilités du quartier.
Cette journée de plaidoyer se veut une mobilisation générale contre la transmission du Vih/sida en général et celle de la mère à l’enfant en particulier. Il s’agira donc pour nous de continuer les efforts dans ce sens. Il faut rappeler que depuis plus d’une décennie, notre pays multiplie les initiatives et les actions de prévention et de prise en charge du VIH et du sida. Ainsi en 2001, les activités de prévention de la transmission mère-enfant (PTME) ont commencé au centre hospitalo-universitaire Gabriel Touré avec l’initiative malienne d’accès aux antirétroviraux. Ces efforts ont été intensifiés en 2002 avec la mise en place de 5 sites PTME dans le District de Bamako grâce à l’accompagnement de l’Unicef. Les actions engagées dans la prise en charge de la transmission mère-enfant sont aujourd’hui porteurs d’espoir. Les statistiques du département de la Santé attestent des progrès dans ce sens. En 2011, notre pays comptait 338 sites PTME répartis entre 251 Cscom, 57 centres de santé de référence (Csref), 8 établissements hospitaliers et 22 autres structures parapubliques et privées.
Le thème du mois de lutte contre le sida cette année est : « objectif des 3 zéros : zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro décès lié au sida ». Il s’agit d’accomplir des efforts pour circonscrire un peu la pandémie.
Dans la lutte contre le sida qui intègre les priorités gouvernementales, notre pays garde une longueur d’avance sur nombre de ses voisins africains dans la région subsaharienne. Il a initié des politiques et programmes de lutte contre le sida pour assurer une meilleure prise en charge correcte des personnes vivant avec le VIH/sida. Depuis 2004, notre pays accorde la gratuité des antirétroviraux (ARV) et du bilan biologique aux personnes infectées par le virus de la pandémie. Ces personnes bénéficient également d’une prise en charge communautaire à travers des organisations non gouvernementales, au premier rang desquelles, on retrouve l’Association pour la recherche et l’accompagnement et les soins à domicile (ARCAD/sida).
La Première dame a rappelé les bons résultats engrangés par notre pays. Aujourd’hui, il est indéniable que notre pays a atteint, dans la lutte contre le sida, des résultats très encourageants. Pour autant, nous ne devons jamais baisser la garde a expliqué Mintou Doucouré avant d’inviter les partenaires techniques et financiers à soutenir les efforts nationaux en matière de plaidoyer. L’épouse du président de la République par intérim a également rappelé le contexte de crise institutionnel et sécuritaire que traverse le pays. Notre pays traverse l’une des crises, les plus graves de son histoire. Il a plus que jamais besoin de solidarité et de l’appui des partenaires a-t-elle indiqué avant d’avoir une pensée pour nos compatriotes déplacés des régions septentrionales. Parmi eux, il y a ceux qui vivent des avec le VIH et qui malheureusement n’arrivent plus à suivre correctement leur traitement. Mme Traoré Mintou Doucouré a également souligné la nécessité et l’urgence de se mettre ensemble pour relever les défis et s’engager pour stopper les nouvelles infections, briser le silence et les barrières qui font obstacles à la prévention et renforcer la prise en charge.
Pour le ministre de l’Action humanitaire, de la Solidarité et des Personnes âgées, des actions concrètes ont été réalisées. Malgré ces résultats encourageants, quelques défis restent à relever. Il s’agit de l’extension de la couverture PTME, le renforcement des capacités des structures en ressources humaines qualifiées, en équipements et en intrants. Pour Mamadou Sidibé, le renforcement de l’intégration du paquet complet des services de PTME (conseil, dépistage et prise en charge ARV) dans le paquet minimum d’activités et celui du suivi des activités restent aussi des défis.
Dans la lutte contre le VIH et le sida figure parmi les pays qui sont arrivent à mettre plus de 80% de leurs malades sous traitement antirétroviral. Cette prouesse exige de maintenir la garde haute et de poursuivre les efforts pour atténuer considérablement les conséquences parfois dramatiques de la pandémie.
A cet effet, Malick Sène a relevé l’importance d’éviter les ruptures. Près de 90% de nos malades sous ARV de la première ligne qui environ 65 000 Fcfa par et par malade. Or les deuxième et troisième lignes coûtent respectivement 245 000 Fcfa et 1 200 000 Fcfa par malade et an. Il faut éviter les ruptures pour que nos malades ne développent des résistances et n’aillent sur les deux autres lignes.
Auparavant la représentante de l’Onusida par intérim Yamina Chakkar a incité les femmes séropositives à commencer la PTME.
Un des temps forts a été le témoignage de la présidente du Réseau malien des associations de personnes vivant avec le VIH/sida sur sa vie de couple où elle a bénéficié de l’accompagnement de sa belle famille et sur la PTME qui lui a permis d’avoir 3 enfants sains malgré son statut sérologique.
B. DOUMBIA