DES SENATEURS FRANÇAIS AU MSHP: Des préoccupations sanitaires au centre des échanges
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Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a reçu le vendredi 13 septembre dernier en audience une délégation de sénateurs français. Conduite par l’ambassadeur de France à Bamako, S. E. Gilles Huberson, et certains de ses collaborateurs, la délégation sénatoriale française a été entretenue par le chef du département de la Santé de plusieurs sujets d’actualité sanitaire dans notre pays avec au centre la question de la menace du virus Ebola.
En visite de courtoisie chez le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Ousmane Koné, la délégation de sénateurs français a évoqué plusieurs sujets qui font l’actualité au Mali. Selon le chef de la délégation sénatoriale, Philipe Kaltenbach, cette visite au Mali s’inscrit dans le cadre d’une tournée au Niger, au Burkina Faso et au Mali sur les questions de sécurité au Sahel.
Les visiteurs du jour ont focalisé leur entretien sur le dispositif malien de prévention contre la fièvre hémorragique à virus Ebola (FHVE). Le ministre Ousmane Koné a fait un aperçu de la lutte qui a commencé dès le lendemain de la reconnaissance des premiers cas de la maladie en Guinée. C’était en mars 2014.
Selon le ministre de la Santé, le Mali a bâti son dispositif de prévention autour d’un certain nombre d’axes ; à savoir : l’organisation institutionnelle, l’organisation au niveau opérationnel de la prévention portant sur la surveillance épidémiologique, la recherche et la prise en charge des cas suspects, l’information/sensibilisation.
La délégation sénatoriale a été séduite par le fonctionnement de la chaîne de prévention soutenue par un laboratoire de niveau mondial installé au Mali pour le diagnostic biomédical des cas suspects. Ce qui a pu permettre de juguler en son temps les paniques et soubresauts liés à la mise en isolement des cas suspects.
La décision du Mali de laisser ouvertes ses frontières malgré la flambée du virus dans un pays limitrophe a été saluée à juste titre par les sénateurs français qui en déduisent que le statut de pays non touché du Mali est tributaire des efforts déployés par nos autorités sanitaires.
Les hôtes du jour ont également salué les efforts de notre pays dans la lutte contre le VIH/Sida et contre la mortalité maternelle néonatale et infantile. Cependant, la lutte contre le paludisme, les hépatites, le choléra ont besoin davantage d’efforts à conjuguer.
La délégation de sénateurs français et le ministre de la Santé ont eu des échanges sur la question démographique au Mali. Les visiteurs ont voulu savoir les dispositions prises par notre pays pour gérer sa population qui doublera dans les 15 ans à venir.
Si les visiteurs pensent que l’essor économique des pays dépend de la maîtrise démographique, le chef du département de la Santé perçoit la situation autrement. Prenant des exemples sur la Chine, le Nigeria et même l’Inde, le ministre Koné a estimé que tous les pays développés l’ont été grâce à leur fort taux démographique qu’ils ont transformé en ressources humaines compétentes injectées dans le circuit de production.
Pour lui, il faut juste une corrélation entre démographie-productivité et occupation géographique. Pour répondre à une autre préoccupation des visiteurs relatives au nombre de décès à l’accouchement, le ministre Koné pense que plutôt que de résoudre l’équation par la réduction du nombre de grossesse donc du nombre d’accouchement, la médecine doit se mettre à un niveau d’excellence pour assurer une maternité à moindre risque toute les femmes.
« Ainsi, la démographie ne constitue une menace pour le développement que lorsque chaque naissance est perçue comme un consommateur qui ne parviendra jamais à produire plus que ce qu’il consomme ».
Pour sa part, l’ambassadeur de France à Bamako, S. E. Gilles Huberson, a estimé que la lutte contre le paludisme et le choléra mérite autant d’attention de la communauté internationale.
CM/MSHP